Le crédit à la consommation est un des métiers financiers dans lesquels la France a un savoir faire incontestable et déjà ancien. Pourtant, par rapport à plusieurs autres pays européens, la pénétration du crédit à la consommation y paraît moindre et son rythme de développement y est relativement lent. Ainsi, on peut estimer à plusieurs centaines de milliers le nombre de ménages qui auraient la possibilité de faire face à des échéanciers raisonnables de remboursements, s'ils avaient accès au crédit à la consommation.
Les freins au développement du crédit à la consommation en France sont en fait très divers : culturels, économiques, réglementaires et concurrentiels. Une action nouvelle pourrait d'abord porter sur les modèles de scores utilisés par les établissements prêteurs. Ils ont déjà beaucoup évolué et apparaissent capables d'explorer des clientèles nouvelles. Une autre condition d'évolution souhaitable est certainement la révision de notre réglementation sur les taux d'intérêt « plafonds » qui n'a pas été modifiée depuis longtemps. Il convient aussi sans doute de continuer à s'interroger sur le bilan coûts/avantages d'une éventuelle « centrale de crédits ». De son côté, le Fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) peut sans doute fonctionner de façon plus préventive. Enfin, une amélioration de l'information sur les phénomènes de surendettement dans notre pays serait certainement de nature à en permettre une appréciation plus objective et, partant, moins « traumatisante ».
Entre une expansion débridée du crédit à la consommation, telle qu'on peut parfois l'observer dans d'autres pays, et la situation quelque peu « corsetée » qui caractérise, actuellement, ce crédit en France, il y a place à une diffusion de son offre qui satisfasse mieux les divers besoins de la population en ce domaine.